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C'était hier
Une toile magnifique de Claudie Gimeno dont je n'ai pas trouvé de site mais juste une reproduction sur le net ICI cette toile doit-être à vendre je pense. C'est en l'examinant que j'ai pensé puis écrit ces mots pour Maurine.
C'était hier,
Je la revoie c'était hier
la chevelure ébouriffée,
je la retrouve et tout s'éclaire
Penchée sur son livre fané,
elle cherche du bout du doigt
à retrouver le mot perdu
puis trace une petite croix
qu'elle ne reverra jamais plus,
puis elle se dresse et soudain
je crois qu'elle reprend ses esprits
mais quelques secondes plus loin
elle glisse vers l'infini.
Elle, quand l'absence la prend
dans la présence s'aventure
puis s'échappant tout doucement
sombre à nouveau dans un murmure.
Ses traits s'animent sur son visage
mais elle regarde sans voir
le petit chat noir au passage
qu'elle croit toucher mais elle s'égare.
Parfois elle se noie dans un vide
de lignes qu'elle ne comprend plus,
elle ouvre ses yeux invalides
qui se fixent dans l'absolu.
Quant elle s'éveille en sourdine
je suis pour elle une inconnue
lui vient des noms qui me chagrinent
découragée de n'être plus
et lorsqu'elle se penche vers moi
à mille lieues de sa conscience
je crois qu'elle me parle tout bas
mais sa voix retombe en silence.
Je fus témoin de ses retours
aux réalités en mouvance,
de ses sourires, de ses discours
de ses chimères, de ses démences.
Je fus témoin de ses voyages
dont elle restera prisonnière.
je fus témoin de ses naufrages
je la revoie c'était hier.
Catherine Pallois Tous Droits Réservés 12/01/16Les Gnossiennes sont une œuvre en six parties d'Erik Satie. Elles ont été composées entre 1890 et 1897, et publiées en 1893 pour les trois premières et 1968 pour les trois dernières.
Éric-Alfred-Leslie Satie, dit Erik Satie, est un compositeur et pianiste français né à Honfleur le 17 mai 1866 et mort à Paris le 1er juillet 1925.
Il est parfois de purs instants de transparence où semble s'effacer toute frontière entre le dehors et le dedans, où l'âme et le jardin se regardent, se découvrent accordés et s'accueillent dans la paisible évidence d'une amitié plus ancienne et fidèle que la mémoire des jours.
Henri Gougaud
Tags : hier, perdu, livre, esprits, infini, absence, absolu, conscience, retours, démences, voyages, prisonnière
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Commentaires
Et puis, sur l'autre rive tout s'éclaire... rien jamais ne s'efface pour de bon, ce sont seulement des points en suspension. Nous manquons de foi et de patience. De patience et de foi.
Mais ta façon de dire, ces mots feutrés comme des petits pas dans le sable ou la neige (selon ses aspirations) celanos vrille ...
Moi aussi j'aime bien Satie...
Je t'embrasse, Maïa
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Mardi 6 Décembre 2016 à 10:03
Ma chère Maïa c'est vrai que nous manquons de foi et de patience mais si nos esprits se troublent nos regards mémorisent dans des petits casiers intimes des situations confuses qui resurgiront un jour.. Satie est une merveille d'expressions visuelles pour qui arrive à les discerner. Merci de ton passage ici.
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coucou Catherine
Le temps qui passe, les gens, les proches qui parfois ne nous reconnaissent plus, pour diverses raisons d'ailleurs
C'était hier
bonne journée
bises
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Jeudi 14 Janvier 2016 à 12:53
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5mamierousseMercredi 13 Janvier 2016 à 12:38Pleine de frissons...aussi bien pour le texte qui me chavire par tant de vérités (mais qui est le plus malheureux ? ton personnage ou celui ou celle qui subit cette absence de souvenirs!) mais le dire avec tant de tendresse : c'est superbe et poignant à la fois ; quant à SATIE : j'adore.... de plus le rythme s'accorde à merveille avec celui de la poésie. Vraiment merci pour ce merveilleux ensemble.
Affectueusement Michèle
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Mercredi 13 Janvier 2016 à 12:59
Je ne répondrai pas franchement à ta question mais je te dirais juste que je crois que l'absence de souvenirs doit-être horrible lorsqu'on réalise... Merci de ton passage Michèle et Satie ah Satie, tout en petites touchantes si belles je suis contente que tu aimes, je l'ai découvert chez Sylvie il y a quelques années et Olivier qui joue bien du piano m'avait donné alors quelques précieuses explications sur lui. A bientôt Michèle.
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J'ai adoré lire cet émouvant poème. Il y a une grande sensibilité dans tes mots. La toile et la musique de Satie accompagnent le tout délicieusement. Merci et bisous ma belle Catherine.
merci Rose, belle journée mon amie..