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La Frivole musique Piazzolla
Une journée à Paris et dans les quartiers dits mal fâmés... là j'ai brodé bien sûr mais ces femmes-là ne peuvent être que malheureuses. Mes mots datent de 2013.. je les ai un peu modifiés. Remise en 2018. Lancez la musique choisie.. elle est si belle et si émouvante.
LA FRIVOLE
C'est tout près de Pigalle qu'elle avait fait ses classes.
Volage la Frivole allait à ses affaires
la pommette fardée et le cheveux pervers
vendant à ciel ouvert son ixième passe.
Sa bouche dessinée et outrageusement
aguichait des messieurs aux rictus exaltés
filant la chair de poule aux jeunes affamés
sous l'emprise sauvage d'un besoin très pressant.A chalouper ainsi au travers des bagarres
elle faisait chavirer les libidos vaseuses
habile qu'elle était à gâter les valseuses
des mâles dont l'ivresse frisait le désespoir.
Elle était seule en course ici à tapiner.
Habituée au pire, résignée aux blessures
soutenue ô combien par une demi-mesure
qui s'envoyait au bar le fruit de ses bordées.
Je l'avais repérée au hasard d'un été
près d'un gugusse obscène crachant des boniments
et tirant sa gauloise plus que nerveusement
devant l'hôtel crasseux où ils allaient monter.
La petite honorait son boulot d'entraîneuse.
Confiante et appliquée à ce métier sans âge.
On l'avait collée-là, une chaloupe au mouillage
larguée dans les bas-fonds d'un Paname de gueuses.
Le type lui avait dit qu'il ferait son bonheur,
et elle y avait cru candide à gober
le tas de faussetés du mac dégénéré.
la Frivole depuis sombrait dans la douleur.
Un jour de grande descente je retrouvais sa trace
La fine fleur d'antan avait le corps gonflé,
le rouge de ses lèvres s'était exténué,
La Frivole paumée tanguait sur des échasses,malade, défoncée, elle en avait sa claque,
anéantie soudain si loin de ses prouesses
elle hurlait 'mort aux vaches' serrant son tiroir-caisse
soutenez-moi bordel je suis à bout, je craque !Dans un dernier soupir, tombée subitement
j'ai bien vu dans ses yeux qu'elle suppliait encore
qu'on la laisse aller à deux pas de la mort
où elle s'engouffrait définitivement.Catherine Pallois - Marthe des Monts Tous Droits Réservés
Pour accompagner, Astor Piazzolla " Oblivion " superbe !
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Commentaires
8anaSamedi 5 Novembre 2016 à 20:20C´est tellement beau et au même temps tellement triste! Merci Babou!
Cherchez, s´il vous plaît, les poèmes de Sor Juana Inés de la Cruz, une religieuse mexicaine du XVII siècle. Je pense que vous en profiterez. Je suis sûre qu´elle a été traduit en fracais, au moins, j´espère qu´elle en est.
A bientôt chère Babou, Ana
https://www.letemps.ch/culture/2001/02/03/livre-jean-michel-wissmer-religieuse-mexicaine-sor-juana-ines-cruz-scandale
http://www.castalie.fr/article-19662526.html
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anaDimanche 6 Novembre 2016 à 15:46
Merci chère Babou ! je viens de trouver une autre lien en francaise.
C´était tellement difficile pour les femmes de ce temps la d´avoir l´accès
à la culture, à l´écriture, c´était terrible pour elle. Elle a pris alors la decisión de devenir religieuse et elle a du subir l´incomprèhension et même la calonies des gens de son temps.
Hasta pronto amiga, Ana
https://cal.revues.org/184?lang=fr
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Dimanche 6 Novembre 2016 à 09:01
Bonjour Ana, je viens de regarder un peu partout sur le net ce que l'on dit sur cette femme hors du commun je vais tâcher de me procurer en français un recueil de poésies et je pourrai mieux imaginer ce que fut cette femme. Merci pour les sites indiqués je n'ai trouvé sur le net que cette citation de Sor Juana qui me plaît bien : " Je n'étudie pas pour savoir plus mais pour ignorer moins "
J'ai retenu sur le lien que vous m'adressez cette citation également
Pour l'âme, il n'existe ni cachot,
ni prison qui la retiennent,
car seuls l'emprisonnent
ceux qu'elle s'invente elle-même.
(Sor Juana Inés de la Cruz)Merci Ana je vais tâcher d'en savoir un peu plus sur cette femme. A bientôt. Amitié.
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je l'avais oubliée ma pauvresse... merci Lucie... ou Jean-Claude, je reconnais que ces musiques d'Astor Piazzolla me transportent toujours dans les rues de Paris plutôt mal fréquentées dit-on !!! j'aime cet atmosphère des filles sur les trottoirs des petits bars trop sombres des clients ivres qui ratent les portes d'entrée... je suis allée deux fois dans les rues de Montmartre (en bas) il y a fort longtemps et j'ai découvert là à l'âge de 17 ans un monde de tristesse maquillé à outrance et des types ordinaires.. juste guidés par leurs bourses... fallait ou pas avoir les moyens ! je veux rattraper là un vilain jeu de mot.
6jean-claude poirierLundi 9 Décembre 2013 à 18:59Beau texte réaliste.Cette scène est si triste et émouvante ,que je ne savais plus si c'était de la poésie ou de la prose.La nature humaine peut être si bonne et si noire.
Geoges Brassens chantait:"Combien de sanglots pour un air de guitare...."
Bonjour chère Babou,
J'en ai les larmes aux yeux.
Pauvre fille , sa vie n'aura été que galère, pour finir encore plus mal
Je suis triste pour ces femmes qui doivent en arriver là.
J'ai des frissons rien que d'y penser.
Bonne journée, bisous.
4Poésies de Jean-MarVendredi 28 Juin 2013 à 17:01Je suis né à Paris en 1950 et j'y ai résidé.
Paris est gentil, Paris est un monstre,
Paris me promène le long de la Seine
mais il y a aussi des péripatéticiennes
Mais Paris, c'est aussi le vol à la tire,
c'est la gazole qui pue et que l'on respire,
Parfois les grands boulevards finissent en feu
et là nous n'avons plus qu'à fermer les yeux...
Bonjour Catherine
Ces femmes bien souvent ne peuvent plus faire autrement
Moi je dis respect, même si, je n'approuve pas, mais il faut quand même le faire de vendre son corps ............
bon samedie ensoleillé, ça fait un bien fou
bisous
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Pour Ana... paroles de chanson retrouvées sur le net mais pas la chanson en vidéo hélas
Sor Juana
Arielle Dombasle
Quand le jour dure cent ans
Je revois ma vie d'avant
Autrefois j'étais dans un couvent
À Mexico je n'avais que mon coeur aimant
Pour être rose c'était peut-étre en
En 1640
Ou 1650
Je sentais l'amour divin en tout jusque dans
Les incendies mêlés aux caprices des vents fous
Les anges jouaient de la musique
Etrangement logique pour qui entend vraiment
Les clairons du vent clair et apaisant
Autrefois j'avais toujours une plume á la main
Je voyais la vie en quatrains ou en alexandrins
Je signais sor Juana
Soeur de la joie
Je vivais de trois fois rien
Seule ma robe était ornementée
D'une couronne de beauté
Les anges étaient charismatiques
Parfaitement uniques pour qui peut
Voir vraiment
Dans le grand néant
Sombre et menaçant
Aujourd'hui je suis á l'identique
Je vois la joie dans le trafic
J'entends du chant dans l'hurlement
Je vois des anges dans les gens
Je les vois vraiment
Elle est toujours là
La soeur Juana
Quand le jour dure cent ans
Je revois ma vie d'avant