• Les morsures du passé - Lisa Gardner

     Les morsures du passé - Lisa Gardner

    Les morsures du passé - Lisa Gardner 

    Un thriller écrit par Lisa Gardner " Les morsures du passé " c'est un livre qui m'a été offert par mon libraire pour 2 livres de poche achetés et c'était il y a quelques mois de cela, j'avais mis de côté le livre et sans l'ouvrir car ce genre de littérature ne m'attire pas du tout et je crois bien avoir eu tort. Edité chez Albin Michel " Les morsures du passé " ont donc été éditées en livre de poche.

    Je viens de le terminer et si je me suis plongée dedans en oubliant mes réticences c'était pour changer un peu de mes lectures actuelles, et j'ai eu du mal à lâcher prise avant la fin, c'est toujours un très bon signe.

    Entre nous, je n'aurais pas mis ce genre de roman dans les thriller mais dans les romans.. à suspense d'accord mais dans les romans simplement parce que je trouve le terme thriller péjoratif c'est une erreur probablement. Avec une pareille histoire et tous les éléments apportés au fil du livre il y a vraiment et effectivement matière à faire un "grand" livre. Je n'ai pas été intéressée mais passionnée par ce milieu psychiatrique de l'enfance et le ressenti terriblement frustrant et douloureux des parents.

    L'histoire est rudement bien écrite et bien construite. Trois personnes prennent la parole : Danielle 25 ans infirmière en pédopsychiatrie. Vivant intensément son métier intimement lié à son propre passé d'enfant blessée ô combien, passé qui la torture encore et toujours.

    Victoria une femme dont la vie est rendue terriblement difficile par son petit garçon malade qu'elle adore mais dont elle n'arrive pas à maîtriser les excès dangereux de violence, une mère obligée de laisser sa fillette Shelsea qu'elle adore aussi oui une mère obligée de laisser partir sa petite fille avec son papa pour lui laisser une chance de grandir "normalement" éloignée de son frère.

    Deux familles entières décimées et tout porte à croire qu'il s'agit d'un geste fou du père, des policiers qui s'affèrent à trouver un lien entre les deux affaires et peut-être d'autres finalement, des soignants, des éducateurs qui se débattent au sein d'une équipe débordée mais probablement efficace, un guérisseur et oui pourquoi pas dans certains cas très graves on ne sait plus vers qui se tourner, un prof de gym-éducateur et des enfants, des enfants malades mais tellement attachants et fragiles, des enfants qu'on essaie d'atteindre malgré leur isolement psychologique et cette détresse mentale qui prend bien trop de place.

    Quelques extraits

    page 75 ... J'aime mon fils. Je me souviens encore du premier instant où j'ai enfin eu la permission de le prendre dans mes bras. Je me souviens des jours et des nuits interminables où je l'ai bercé, où j'ai senti ses petites lèvres avides téter mon sein ; du poids de son corps incroyablement petit lorsque, repu, il s'assoupissait. Je me souviens de l'odeur de talc. De la douceur soyeuse de ses cheveux fins. De ses soupirs quand il se blottissait contre moi.

    page 112 ... Nous ne forçons pas nos patients à se doucher. Nous ne les forçons pas à manger, à se laver les dents ni même à s'habiller. Nous comprenons que certains de ces enfants, en raison de leurs troubles sensoriels, perçoivent le jet de la douche comme des milliers de piqûres d'épingle. Nous comprenons que certains de ces enfants, en raison de diverses compulsions, ne peuvent manger que des aliments congelés, ou réduits en bouillie, ou jaunes, ou sous emballage. Nous comprenons que certains de ces enfants, en raison de leurs difficultés relationnelles, ne peuvent pas passer dans le couloir sans chercher la bagarre.

    page 134 ... Tu n'es pas ton frère, Chelsea. Evan... Evan a des choses dans la tête que personne d'autre n'a. Son cerveau fonctionne différemment. C'est pour ça qu'il se fâche tellement fort qu'il ne se contrôle plus. Tu n'es pas comme ça. Ton cerveau n'est pas son cerveau. Tu es toi. Et tu as le droit d'être fâchée. ça nous arrive à tous d'être fâchés.

    page 206 ... Perdue dans mon fantasme, j'ai fait l'erreur de me souvenir des jours meilleurs, de vouloir sortir de cette cage dans laquelle je vis. Les accents suraigus de Becki me ramènent sur terre. J'arrête de dessiner un plan qui montre comment aller au meilleur café. Je regarde l'aire de jeux. Il ne me faut qu'une seconde pour comprendre cette angoisse dans la voix de Becki. Evan et le petit garçon ont disparu.

    Page 252 ... Je travaillais maintenant auprès d'enfants de deux ou trois ans qui se gavaient de nourriture et la régurgitaient dans une tentative désespérée pour s'exprimer. Ils ne connaissaient pas le terme de "fellation" ; ils ne pouvaient que représenter ce terrible viol en se remplissant les joues de compote de pommes et en la recrachant pendant que leur mère les grondait de faire autant de cochonneries. Ces enfants étaient sincères dans leur désir de communiquer. C'était les adultes qui gâchaient tout.

    Page 404 ... Il y a tellement de choses que je voudrais dire à mon fils. Que je l'aime. Que je crois toujours en lui. Je ne suis pas dans le déni. J'ai vu les ténèbres dans ses yeux. Mais j'ai aussi vu la lumière. J'ai vu tous ces moments où Evan arrivait à être Evan et je ne les aurais ratés pour rien au monde.

    C'est un excellent livre, une histoire incroyable mais on entend parfois énoncer dans les faits divers de tels crimes qu'on se dit que cela est possible. à lire absolument.

    Les morsures du passé - Lisa Gardner 

    L'amour qui fait peur n'est pas celui qui pourrait mourir, mais celui qui survivrait avec un handicap incurable.

    Citation de Touria Uakkas  

    et une citation de Anna Karénine citée dans le livre page 494

    " Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais les familles malheureuses le sont chacune à leur façon. "

     
    « du 17 au 31 août 2017Le conte merveilleux »
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