• Marie-Clémentine - L'art de la peinture mise à l'honneur

    Suzanne Valadon, pseudonyme de Marie-Clémentine Valadon, née le 23 septembre 1865 à Bessines-sur-Gartempe et morte le 7 avril 1938 à Paris, une artiste peintre française. Elle est la mère du peintre Maurice Utrillo.

    valadon1

    Pour Clémence, ma nièce. Parce que les plus grands ont commencé par le dessin et comme elle ils étaient passionnés.

    Marie-Clémentine

    Sur la photographie, la femme est très songeuse,
    tranquille en dépit de sa vie laborieuse.
    Son visage frissonne sur le papier glacé,
    je la vois me sourire et ses yeux s'éveiller.

    Sait-elle ce que je sais aujourd'hui de sa vie ?
    De ses joies de ses peines, de ses nuits d'insomnie.
    Insolite rencontre qui m'a beaucoup émue
    dans cet entre deux mondes où juste en aperçu

    Je plonge dans son regard. Une grande clarté
    me fait oublier l'ombre où tous l'avons laissée.
    Son souffle me transporte vers les années lumière
    où flâne l'illusion de figures légendaires.

    Guidée par sa présence que seule je devine
    je glisse à ses côtés et cela me fascine
    d'aller dans ces ruelles pavées grossièrement 
    qui cachent des jardins frisant l'enchantement. 

    Des bistros se devinent, on s'y perd en souffrance
    car ici l'on palabre en marché d'influences,
    un sonnet pour un bail, une ébauche, du pain,
    sans le sou, je crois qu'on meure de faim.

    Des peintres décharnés qui récoltent des miettes 
    au lieu de déguster du moulin, la galette.
    Des nuits à se chercher, des jours à s'épuiser
    en quête d'éternelle et noble postérité.

    D'ateliers en troquets d'intenses conversations
    enfiévrées se déchaînent nourries d'exclamations,
    échanges d'outre-tombe animés de passion
    d'où suintent les espoirs de folles ambitions.

    A force d'exposer ses courbes généreuses
    au regard de Lautrec.. rêve la blanchisseuse.
    Quand Degas, délicat, nous la fera valser
    Puvis et tant d'autres sauront la révéler.

    Nous allons l'une feue l'autre le coeur battant
    au-dessous des nuages où défile le temps
    frôler la silhouette du fils tant aimé
    qu'elle voudrait qu'on ignore tant il est désœuvré.

    Sur les flancs de la butte poussent des chevalets.
    Elle me montre du doigt la treille des murets
    c'est là que croît superbe la vigne enchanteresse
    sur la terre fertile que les pinceaux caressent

    en couches irisées exprimant la ferveur
    en teintes ténébreuses traduisant la douleur.
    Quand ma vision s'estompe, je la perd soudain
    sur la photographie que je tiens dans ma main.

    où Marie-Clémentine assoupie pour longtemps,
    où Maria s'éveille modèle pour ses amants,
    Suzanne le temps venu traduira sa passion
    en toiles merveilleuses signées de Valadon.

    Et de ce rendez-vous insolite bien sûr,
    impressionnés peut-être de la belle aventure,
    sachez qu'il est heureux d'inventer des histoires
    sans abîmer jamais d'un peintre sa mémoire.

    Catherine Pallois   C'était hier Tous Droits Réservés

    Marie-Clémentine Marie-Clémentine 

    Toile de Suzanne Valadon - Montmartre

    Marie-Clémentine - L'art de la peinture mise à l'honneur Reprise novembre 2017

    Marie-Clémentine - L'art de la peinture mise à l'honneur Reprise novembre 2017 

    Toile de son fils Maurice Utrillo - Le célèbre Lapin agile à Montmartre

    Marie-Clémentine - L'art de la peinture mise à l'honneur Reprise novembre 2017

    Il y a plusieurs ouvrages édités concernant ce grand peintre.

    Suzanne Valadon a sans doute été l'unique amour de Éric-Alfred-Leslie Satie, dit Erik Satie compositeur et pianiste français né à Honfleur le 17 mai 1866 et mort à Paris le 1ᵉʳ juillet 1925.  Pour écrire ces quelques mots j'ai plutôt été inspirée par Debussy et son merveilleux Clair de lune. 

    Portrait de  Maurice Utrillo par sa mère Suzanne Valadon.

    Maurice Utrillo né Maurice Valadon le 26 décembre 1883 à Paris 18ᵉ, mort le 5 novembre 1955 à Dax, peintre français de l'École de Paris

    Marie-Clémentine - L'art de la peinture mise à l'honneur Reprise novembre 2017

    Je suis une grande admiratrice du cheminement personnel et artistique ainsi que des œuvres de Suzanne Valadon et de son fils Maurice Utrillo. Je suis enthousiasmée par les toiles de peintres impressionnistes en général. Lors d'une promenade à Montmartre il y a bien longtemps, accompagnée de ma tante Pépé et de son petit fils Eric, mon cousin, aujourd'hui tous deux disparus, j'ai découvert une palette impressionnante et intéressante d'artistes installés sur la place du Tertre. Je n'oublierai jamais cette ambiance particulière, je n'oublierai jamais cette balade hors du temps.

    "La couleur existe parce que notre œil est constitué de telle sorte qu'il transmet au cerveau, sous forme de couleur, les diverses façons dont les corps absorbent et décomposent, suivant leur constitution chimique, les rayons lumineux qui les frappent. Toutes les proportions de cette absorption et de cette décomposition constituent les nuances. Donc cet organe impose à l'esprit sa manière de voir, ou mieux sa façon arbitraire de constater les dimensions et d'apprécier les rapports de la lumière et de la matière".
    lettre d'un fou guy de Maupassant

    Et pour elle... Léo Ferré qui chante Baudelaire

    Charles BAUDELAIRE   (1821- 1867)

    A une passante

    La rue assourdissante autour de moi hurlait.
    Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
    Une femme passa, d'une main fastueuse
    Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

    Agile et noble, avec sa jambe de statue.
    Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
    Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan,
    La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

    Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
    Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
    Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

    Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
    Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
    Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

     

    Marie-Clémentine - L'art de la peinture mise à l'honneur

     


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  • Commentaires

    4
    Vendredi 3 Mai 2019 à 03:37

    Coucou Babou, je reviendrai te lire car j'aime la poésie, ton blog et tout ce qui est dessus. Je suis venue aussi voir la bannière de Valie, superbe vraiment. Je vais peut-être lui en demander une. Passe une belle journée, amitié du Québec !

      • Vendredi 3 Mai 2019 à 09:05

        Du Québec d'où mes enfants reviennent après nous avoir fait partagé de magnifiques photos.. quel beau pays ! merci Rose de ta venue ici.. C'est une de mes pages préférée car Suzanne Valadon devait-être une personne passionnante.. à Montmartre où les folles années des Impressionnistes faisait fureur. Je t'embrasse Rose. A bientôt. Bises et amitié.

    3
    Mercredi 22 Novembre 2017 à 10:41

    Merci Mousse pour ton message d'aujourd'hui qui n'apparaît pas ici donc j'ai fait un copier/coller car je l'ai dans mon "administration" va comprendre !

     

    Adresse e-mail :

    Bonjour chère Babou,

    Merci pour cette belle chronique, un livre très intéressant, j'aime soucoupe Satie !

    J'aime ce genre de lecture.

    La citation a fait du remous hier !

    J’ose dire tout haut ce que les autres pensent tout bas.

    Je ne suis pas raciste, mais pour moi certaines personnes sont nuisibles, on les accueille, on fait tous leurs caprices au détriment des gens du pays, ce n’est pas encore bon, ils ont tout cassé et pillé la semaine dernière deux fois sur la semaine en ville, ras-le-bol de ces nuisibles, qu’ils aillent faire leur cirque chez eux, bientôt, nous serons tous musulmans, je me battrai jusqu’au bout contre ces inutiles, pilleurs, profiteurs du système.

     

    Tuer des gens qui ne leur font rien, je les hais. Une race que je ne peux plus voir, tant pis pour les bons, je vois qu’aucun ne bouge pour leur dire que ce n’est pas bien, moi, ils sont tous dans le même sac.

    Je suis dure, mais c'est la réalité, quand tu penses que les Belges n'osent plus aller en ville.

    ca fait 4 ans que je ne suis plus allée, je vais à Waterloo, il n'y en a pas, on se sent chez soi, mais plus à Bruxelles.

    Bref, on pourrait en parler des heures.

    Bonne journée, bisous et mes amitiés.

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    2
    Samedi 28 Décembre 2013 à 08:55

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    Anciens Commentaires

     

    1. poirier jean claude 02/11/2012

    Babou,je viens vous presenter mes amitiés du soir.J'adore votre poème et son histoire;j'adore Utrillo; si je me retourne je vois une copie d'une peinture d'Utrillo faiute par le si gentil papa de ma chère compagne.Il s'était mis à commencer à peindre à plus de 50 ans. 

    2. Jean-Marc 08/07/2011

    Comme tout vrai parisien je garde un souvenir émouvant de Montmartre et de la place du Tertre.
    Je trouve qu'aujourd'hui il y a moins de sensibilité à Montmartre que dans les années 60.
    C'est devenu trop snob, quel dommage

     

     

    3. Jyckie (site web) 10/12/2010

    Bonjour Catherine,
    Voilà, je viens de trouver ton dernier bébé mais quel poème ! Je sais combien il faille peaufiner ses connaissances avant de trouver la bonne trame, mais là, tu m'épates !!!
    ....des artistes sans le sou qui se meurent de faim, des peintres acharnés qui récoltent les miettes au lieu de déguster du moulin, la galette... mais quelle merveille ! Je comprends à quel point l'enfantement d'un tel écrit a dû être douloureux !
    Que puis-je ajouter si ce n'est : bravo l'artiste et chapeau bas !
    Gros bisous ma douce et encore toutes les félicitations de Jyckie. 

     

    4. Maman 29/11/2010

    Je ne peux que m'associer aux dires et compliments de ton amie Michèle. J'aime moi aussi Utrillo par contre je ne savais rien de sa vie. Tu es un as et je suis toujours étonnée de ton savoir sur tout. Continues ma fille, cela fait tellement plaisir de lire de si jolies choses. Bravo et bisous de ta maman. Je vais le passer à Clémence

    5. Michèle RENAULT-LEMIRE 29/11/2010

    Fabuleux, fabuleux ! encore une fois tu m'as transportée ; et le thème de ta poésie est incroyablement bien choisi. Il s'avère que je suis allée à Paris voir l'exposition Utrillo-Valandon et que j'avais eu le coup de coeur pour cette femme que je ne connaissais pas. Je n'avais pas aimé Utrillo dans la mesure où je trouvais ces couleurs tristes malgré les matériaux utilisés et que ces tableaux ont été tellement usités pour les cartes de voeux que je n'appréciais plus. Par contre toute mon attention allait vers sa mère et j'avoue que j'ai été très heureuse de la découvrir : surtout ses nus et ses belles couleurs et sa touche moderne par rapport à son fils. J'ai acheté le livre de l'expo (actuellement en carton).
    Vraiment ton poême est vrai, bien traduit dans la vie de cette peintre et je sens cette admiration, cette sensibilité voire complicité avec Marie Clémentine. Bravo tu es une belle artiste aussi et merci de ce partage culturel et sensible. Michèle

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