• Vivre sa destinée, Ghardaïa

    Les joyaux des déserts du Magheb vous laissent des souvenirs inoubliables. Ghardaïa existe et elle est extraordinairement simple de beauté. J'ai visité avec ma famille la ville d'été adaptée parfaitement aux chaleurs torrides du Sahara. 

    Vivre sa destinée, Ghardaïa

    gardahia pour poésie

     

    Vivre sa destinée, Ghardaïa

    Vivre sa destinée,

    Nous avions traversé la bouillante Chebka
    en famille, en voiture et jusqu'à Ghardaïa
    ceinturée de moitié par des murs résistants,
    oasis lointaine dans un si proche Orient !

    Dans la vallée du M'Zab, de simples cubes austères
    les uns collés aux autres, façades égalitaires
    aux murs aveuglés, utiles à masquer
    les femmes des regards impurs à oser,

    transgresser de l'Islam la loi de discrétion
    totale de l'intime, sous peine de sanction.
    Au cœur de la fournaise, la cité pyramide
    déchirait l'horizon. Souveraine et splendide,

    elle pointait vers le ciel son pic culminant,
    la mosquée, surmontée d'un minaret brillant.
    Le souk sur la place battait déjà son plein,
    l'air était accablant, le ciel bleu divin.

    Sur leurs mulets chargés les Arbis houspillaient
    qu'on gênait le passage et qu'on les dérangeaient.
    Leurs abaïas sans manches à très fines rayures
    collaient à leurs poitrines dépouillées de dorures.

    Des marchands de denrées happaient notre attention
    prêts à des compromis pour une acquisition.
    Les affaires se traitaient installés sur des poufs
    on parlait de villages : Touggourt, Biskra et Souf.

    Au cœur des discussions qui alors s'animaient
    le verbe enflammé des comparses s'élevait.
    Un garçon conduisait son mouton son chameau
    jusqu'à un très modeste marché aux bestiaux

    d'où jaillissaient les voix d'acquéreurs nerveux
    à disputer les prix de bétails peureux
    promus à des besognes ardues et malaisées     
    que l'homme courageux ne pourrait assurer.

    Nous cheminions en peine au milieu de la foule,
    bercés du son des luths dont la langueur saoule.
    L'entrée de la Casbah en arc de pierres taillées
    ouvrait sur des centaines de marches délabrées.

    Une dame voilée soudain fit volte-face
    se colla contre un mur, rencontre dans l'impasse !
    Restée seule auprès d'elle, je voulus lui parler
    mais je dus m'éloigner pour ne pas l'offenser.

    Souhaité sincèrement, ce contact entrepris
    vraiment spontanément, violait des interdits.
    Dieu protège son peuple brave et résolu,
    la vie dans ce désert n'est pas la plus cossue.

    M'éloignant de la place bruyante et agitée,
    j'arpentais les ruelles avec curiosité,
    derrière une porte basse, un lieu à visiter
    où coulait en rigole l'eau ainsi préservée.

    Quatre murs de torchis, des jasmins odorants
    en grappes délicieuses, des arbustes grimpants
    masquaient un escalier tout au fond d'un passage,
    il grimpait rudement pour mener à l'étage.

    Un tapis coloré, deux tabourets, des verres
    un narguilé sur la terrasse à ciel ouvert,
    j'accédais à ce lieu un peu intimidée
    puis saluais un homme très fortement marqué.

    L'invite à m'installer semblait être sincère
    quoique ma condition aurait pu lui déplaire,
    les femmes ici recluses, drapées de pied en cap
    et ma petite personne qui brûlait des d'étapes...

    Mais l'hospitalité dans ce désert immense
    est une tradition pourvue de bienveillance.
    J'entrais dans sa légende et je devins Daïa
    jeune fille recueillie par ce saint homme-là,

    généreux à transmettre ce qu'Allah lui permit
    tandis que attentive je vivais son récit.
    Je me savais épiée de n'être accompagnée,
    l'air était suffoquant, les gorgées mentholées

    étaient les bienvenues, j'étais au paradis.
    Le sage racontait, le l'écoutais ravie.
    J'ai gardé en mémoire d'avoir pris congé
    un pincement au cœur et l'esprit chamboulé.

    Des gosses enjoués m'avaient ouvert la route.
    Ils riaient, se moquaient aussi un peu sans doute,
    d'ainsi tourner en rond pour retrouver les miens
    et puis je constatais qu'on me tirait la main...

    Jusqu'à trouver mon monde au point de rendez-vous.
    Nous reprenions la piste noyée de sable roux.
    Ghardaïa disparue que je ne l'oublierai pas,
    je garderai toujours dans mon coeur ces gens-là.

    Sommes-nous vraiment pauvres dès lors que l'on a peu ?
    serions-nous libérés et surtout plus heureux,
    si la richesse était simplement d'espérer
    dans la sérénité vivre sa destinée ?

    Catherine Pallois C'était hier Tous droits réservés - 08/13

    Vivre sa destinée, Ghardaïa

    photo ghardaia

    Vivre sa destinée, Ghardaïa

     GHARDAIA

    La ville de GHARDAIA ''porte du désert" est la plus importante et la plus visitée des villes du M’Zab.  

    La légende : Ghar Daya " le grotte de Daya "


    Sous le signe de la légende, on raconte qu'un Musulman orthodoxe, envoyé dans le M'Zab pour reconquérir les infidèles, oublia cette austère mission dans les bras d'une fille belle et malheureuse, contrainte de vivre avec son bâtard dans une grotte. Elle s'appelait Daya. On chuchote qu'elle avait été abandonné volontairement parce qu'elle attendait très jeune encore un enfant. Elle resta donc seule, dans la grotte qui servait de grenier à sa tribu. La Daya ne manquait donc de rien si ce n'est de compagnie. Le soir, pour effrayer les bêtes et se réchauffer, elle allumait dans son trou un grand feu. Les nomades croyaient cette grotte hantée et craignaient son approche.

    A peu de distance de là, sur la colline où est maintenant bâtie cette mosquée qui porte son nom, le Cheikh Sidi-Bou-Gdemma arrêta ses chameaux et planta sa tente. Après quelques autres péripéties...Sidi-Bou-Gdemma en fit sa femme, et comme semble-t-il, le dernier groupe de batisseurs venant de Melika arrivait, à la recherche de l'emplacement de la dernière ville, ils s'allièrent avec le Cheikh pour fonder Ghardaïa, sur la colline de la caverne.Le Cheikh ne la quitta plus et lui dédia toute une ville.

    Vivre sa destinée, Ghardaïa

     Vivre sa destinée, Ghardaïa

     

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  • Commentaires

    5
    ana
    Dimanche 16 Mai 2021 à 18:05

    Bien que, maintenant, c'est un peu difficile d'avoir accès a ton blog (je ne peux le faire que sur cette lap-top) chaque fois que j'y viens, j'adore ce que je lis.  Merci beaucoup por ce poème et ton récit tellement interessant.  J'aime bien connaître d'autres cultures aussi différents (et fascinants au même temps).  Merci encore chère Babou!

      • Mardi 18 Mai 2021 à 08:18

        Merci Ana mais je ne comprends pas pourquoi tu as du mal à accéder à mon blog ? je vais voir avec toi en mp sur fb. Je t'embrasse très amicalement.

    4
    poirier
    Jeudi 2 Février 2017 à 12:03

    Ghardaïa " perle du désert " magnifique poésie ville coincée entre les maisons  rectangulaires badigeonnées de chaud , la sieste est sacrée sous ce ciel de feu . Contente d'avoir eu le plaisir de te lire . Merci  Catherine bisous cool

     

      • Jeudi 2 Février 2017 à 16:25

        Merci ma Lucie comme ça me fait plaisir que tu sois venue lire cette longue poésie que j'ai eu tant de plaisir à écrire. Je t'embrasse ainsi que Jean-Claude. Belle soirée.

    3
    Vendredi 13 Juin 2014 à 13:44

    1. LNE MESSAGE DU 27/10/2012

    Merci infiniment de m'avoir fait voyager par le biais de ce fabuleux poème gorgé de soleil.

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