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Quelques poésies et une analyse politique de Mokhtar Sakhri
Mokhtar SAKHRI - CHANTS D'AEDE ET VOIX DE CHANTRE édité chez EDILIVRE
Ouvrage dédié par son auteur :
A Tatiana, ma femme, qui à l’Amour
a sacrifié les attaches de sa terre natale
pour le douloureux choix du déracinement.Journaliste - Ecrivain - Aède contemporain
Résumé trouvé chez édilivre (lien intégré)
Biographie sur l'Harmattan (lien est intégré)
La voie du bonheur,
Dans les dernières lueurs violentes de la vie,
Une étoile surgie du néant illumina mon horizon.
Alors que s’annonçaient les ténèbres de la nuit,
Elle vint peu à peu tempérer mon poison ma prison.Berger égaré et sans plus de troupeau,
J’errais, sans but ni l’ombre d’une Foi,
Portant mon destin comme un terrible fardeau,
Bagage des fous qui vont sans souci de Loi.Tel un astrologue obstiné je scrutais les astres,
Essayant de capter le rayon d’une aube nouvelle
À l’instar des enfants boucs émissaires des marâtres,
Dont le rêve douloureux est une caresse maternelle.Or te voici sans que m’ait été imposé un choix :
Toi que la sensibilité du Poète a nommée Douleur,
Toi dont le douceur de la prunelle et de la voix
A ouvert la voie du bonheur en conjurant le malheur.Mokhtar Sakhri Tous Droits Réservés
Le meilleur du meilleur,Le meilleur du meilleur est-il à jamais révolu ?
Il ravive la mémoire en corsant le souvenir
Le temps, jetant sur nos vies son dévolu,
Par un saut en arrière, règle notre devenir.Ainsi, ayant vogué sur deux voies parallèles
Dessinées par le hasard, maître des destins,
Nos âmes blessées, en quête d’amours éternelles,
Ont-elles été conviées au plus beau des festins !À la croisée des chemins ce furent retrouvailles.
Dans nos coeurs résonnèrent ces rythmes de liesse
Qui célèbrent les printemps de fiançailles
En élevant aux cieux des refrains de jeunesse.Après le vécu, le meilleur est toujours à venir,
Grandi par Nostalgie et offert à échéance.
Ne point le saisir serait compromettre l’avenir,
Car Dame Fortune est économe de ses chances.Mokhtar Sakhri Tous Droits Réservés
Poésie, mots simples…
Poésie,
Mots simples
Qui te vont droit au coeur.
Poésie,
Mots simples
Qui font voir,
Quand tu as mal,
Moins noir le malheur.
Poésie,
Mots simples
Qui rendent rêveur.
Poésie,
Mots simples
Qui ouvrent une fenêtre
Sur le bonheur.Mokhtar Sakhri Tous Droits Réservés
Les prophètes de la haine,
Le kalachnikov dans une main
Et dans l’autre leur Coran saint,
Ils ont juré d’imposer leur loi,
Injuriant Mohammed et sa foi.Sur tout et sur tous leur anathème
A jeté l’ombre d’un vieux théorème
Qui réduit la liberté à une apostasie,
Terrain où croît l’herbe de l’hypocrisie.De leur folie ils rendent garant un dieu
Que révèrent des prophètes de la haine odieux.
Contre leurs chaînes le poète a l’âme révoltée ;
À leur prison elle préfère la balle de l’exalté.Mokhtar Sakhri Tous Droits Réservés
La guerre en vain,
La guerre a fini
Dans un sourire
Et une poignée de main
Après avoir fait mourir
Et souffrir à l’infini
Des hommes en vain.Mokhtar Sakhri Tous Droits Réservés
La petite tzigane,
Elle avait quatre ans
C’était une tzigane.Elle vivait à Cagliari,
Aux confins
De la ville,
Là où la Société
Avait aménagé,
À l’écart de ses yeux,
À l’écart de ses narines,
Une décharge.
Elle était née en voyage,
Quelque part
Entre l’Italie
Et la Sardaigne.
Sa mère avait accouché
Sur un pré,
À ciel ouvert
Sans l’aide de personne
Sans sage-femme,
Sans médecin.Elle avait quatre ans
C’était une tzigane.Pendant des mois
Sa mère avait continué
De la porter en giron
Pour demander la charité.
Là, était son berceau
Sur les trottoirs,
Elle fut dès le premier jour
Condamnée
À solliciter la pitié.Elle avait quatre ans
C’était une tzigane.L’air pollué de la rue
L’avait vaccinée :
Contre tant de maladies
Elle avait acquis l’immunité.
Et elle marchait…
Et elle marchait…
Avec des sabots trop grands,
À peine vêtue,
Une sébile à la main,
Pour mendier la vie.Elle avait quatre ans
C’était une tzigane.D’un mal, la rue
Ne lui avait procuré le vaccin :
Contre la haine,
Elle resta sans défense.
Un jour, elle fut bousculée
Par un vieux raciste
Hargneux et venimeux ;
Elle finit sur la chaussée…
Fauchée en un éclair
Par un chauffeur trop pressé
Et, quant à lui,
Non moins fielleux.Elle avait quatre ans
C’était une tzigane.Mokhtar Sakhri Tous Droits Réservés
Le bonheur oublié,
Le temps est vite passé ;
Je suis parti depuis longtemps.
Il est déjà mort mon passé…
Mais où est-il mon printemps ?En cette terre où je vis à présent,
Essayant de construire un univers,
Les jours filent en un instant
Et portent vers des matins amers.Chaque souci est chassé par un espoir,
La vie n’est pas avare de ressources ;
Il s’agit de vaincre les peurs du soir,
Et d’aller à la recherche des sources…Partant, j’ai laissé là-bas mes racines
Et porté ici de jeunes et beaux bourgeons
Bientôt étiolés par les brumes et les bruines ;
Sans leur sève, ils meurent les surgeons…Autour de moi, même les arbres secs vivent,
Se parant des fleurs qu’ils ne peuvent porter,
Et dont leur terre et le vent de l’exil me privent
Sans faire cesser mon coeur de chanter…Leur bonheur est égal à celui qui fut le mien,
Mais le mien est enfoui au fond de mon âme,
Au profond des souvenirs ou le mal et le bien
Se sont estompés sans heurt et sans drame.Mokhtar Sakhri Tous Droits Réservés
Le jasmin de l’exil,Sortant des ténèbres de cet août,
Tel un prisonnier à la promenade,
Je te rencontrai sur ma route,
Telle l’héroïne d’une ballade.Le Ciel, en ce jour généreux,
D’un buisson fit un jasmin.
Offrant ce miracle à mes yeux,
Il m’invitait à te tendre la main.Accomplissant ce geste impromptu et fatal,
Je sentis mon coeur battre et bondir,
Mes narines frémir au parfum des pétales,
Et, à ton sourire, mon âme défaillir.Soudain, me vint la nostalgie du temps où le soir
Le jasmin apaisait les chagrins de mon enfance ;
Et, ton apparition devint dans mon espoir
Le jasmin de mon exil, de ma décadence.Mokhtar Sakhri Tous Droits Réservés
Je remercie infiniment l'auteur de m'avoir fait confiance en me faisant parvenir son livre et en m'accordant le droit de partager quelques unes de ses poésies dans mon petit monde.
Mis en ligne sur facebook d'une des analyses de Mokhtar Sakhri intégrée à mon blog et partagée le 3 novembre de cette année.
Ce matin je me suis réveillé avec le sentiment que la France est en train de faire un bond en arrière dans son histoire et de revenir au temps où René Descartes craignait de publier son Traité du monde et de la lumière. C'était en 1633... à l'époque où sévissaient l'Inquisition et cardinal Bellarmin, celui-là même qui avait envoyé Giordano Bruno au bûcher sur la place Campo dei Fiori à Rome. Et menaçait Galilée du même supplice s'il n'abjurait sa théorie relative à la rotation de la terre autour du soleil... Aujourd'hui des abrutis, des êtres d'esprit restreint, ont pris le relais de ce sinistre cardinal. Se proclamant émirs ou califes, ils tentent d'interdire au monde de penser en faisant peser l'épée de Damoclès du Terrorisme. Et, il faut reconnaître qu'ils sont en train de réussir : des esprits timorés, saisissant le prétexte de laïcité, ont décidé de supprimer les crèches dans les mairies de France !... Soit disant pour respecter les croyances des citoyens musulmans ! Mais ces derniers, si réellement ils ont lu le Coran, devraient savoir que des versets de pas moins de 13 sourates sont consacrés à Jésus. Et que le dernier vers de la sourate de la Prohibition relate la fécondation de Marie, laquelle aurait reçu la visite de l'archange Gabriel venu lui annoncer qu'elle enfanterait d'un garçon. Il est écrit : "Marie, fille de Imran, qui garda sa virginité reçut en son corps notre esprit. Elle crut au Livre de la Vérité et aux paroles de son Messager. Elle était au nombre de ceux qui craignaient Dieu". S.LXVI, 12. Quand des "spécialistes", genre Caroline Fourest pour ne rappeler que sa proposition "de crèches sans Petit-Jésus", dont les interventions sur le monde arabo-islamique à la télévision sont propices à la désinformation et à alimenter la haine, je crois qu'il serait plus utile d'ouvrir un débat à "Coran et Bible ouverts" afin de faire tomber une tension provoquée par des médias animés de tant de mépris que leur mauvaise foi ébranle la vérité.
Du même auteur
– L’ALGÉRIE DU PARADIS PERDU – essai – Éditions ACM – Boofzheim – 2001 – épuisé
– LE PRISONNIER DE GARGNANO – théâtre – Éditions Librairie Galerie Racine – Paris – 2003
– CHANTS D’AÈDE ET VOIX DE CHANTRE – poésie – Éditions Librairie Galerie Racine – Paris
– LA MORT EN RÉCOMPENSE – roman – Éditions L’Harmattan – Paris – 2006
– LES DÉMONS DE LA FOI – essai – Éditions Dualpha – Coulommiers – 2007 – épuisé
– LA LIBERTÉ DES DUPES – essai – Éditions L’Harmattan – Paris – 2007
– L’INJUSTICE ET LA TRAHISON – essai – Éditions Dualpha – Coulommiers – 2008 – épuisé
– JUSTICE POUR IRAK ! Publié in IRAK ! CRIMES DE GUERRE ET FIASCO POLITIQUE – Éditions Dualpha – Coulommiers – 2009 – épuisé
– L’ILLUSION D’UN ESPOIR ROMAIN – roman – Éditions L’Harmattan – Paris – 2012
– FERHAT ABBAS – La voix que la France se refusa d’entendre – biographie – Édilivre – 2013Rééditions
– LES DÉMONS DE LA FOI – essai – Édilivre – 2012
– JUSTICE POUR IRAK ! – Édilivre – 2012
– L’INJUSTICE ET LA TRAHISON – Israël, les Arabes et la Palestine – essai Édilivre – 2013
A part les analyses politiques de Mokhtar Sakhri que j'ai lues avec beaucoup d'attention et d'intérêt, je ne peux me permettre de conseiller ou non la lecture de ses livres ne les ayant moi-même pas lus enfin pour l'instant, cela dit je crois sincèrement qu'il est bon
de lire tout, même ce qui peu nous paraître "rebutant" ou "rébarbatif", c'est vrai que la politique.. on en a tous assez mais si nous ne lisons rien à son sujet cela pourrait favoriser l'apparition d'oeillères dont nous n'avons nullement besoin. Dans ces temps difficiles, il nous faut ouvrir grands nos yeux et nos oreilles. Il se passe et il se sont passé des choses importantes dans notre monde et il faut trouver l'intérêt d'en lire les échos des uns et des autres.
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Commentaires
Merci de nous faire découvrir ce poète.
La Poésie est un pays non pas une terre aussi on ne peut y planter ses racines.
Et c'est tant mieux car ainsi nous sommes libres, seulement poussés par le vent de nos désirs.
L'exil c'est, par la force et la haine de quelques uns, s'absenter du royaume pour lequel on s'est incarné, qui nous a pétris.
Sinon, partir, ce n'est qu'une échappée poétique exsangue... C'est juste changer d'horizon.
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Nos racines sont peut-être ailleurs mais à force de creuser dans un sol tant aimé elles atteignent des lieux insoupçonnés, ceux où la poésie prolifère tout naturellement. Pour ce qui est de cet écrivain tu peux retrouver ses ouvrages sur le net, il a une page facebook que tu peux "aimer" et où sont mises en ligne des analyses et te faire une idée qui ne sera pas forcément la tienne mais qui peut t'intéresser parce que vraiment tous les points de vue sont intéressants à connaître. Je t'embrasse Maïa, je te suis, je sais que tu as du mal certains jours plus que d'autres.. je ne suis jamais loin et je pense à toi.