• Un trait de khôl au bord des yeux

    LIEN FACEBOOK SUR LE LIVRE LA COLOMBE ET LA DERNIER BELLE IMAGE

    Un trait de khôl au bord des yeux

    De Laurence Fontaine Kerbellec biographie éditée chez Publibook

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    Pensez à couper la musique si elle vous dérange.

    L'ouvrage de Laurence Fontaine Kerbellec est un très émouvant témoignage intime et personnel, heureux mais parfois douloureux, c'est l'Histoire de sa famille, de sa grand-mère Mémé, de sa maman Jo et bien sûr Zhora son amie fidèle de là-bas qui ne brisera jamais le lien amical et si précieux qui les relie toutes deux sans toutefois trouver l'occasion ou peut-être oui peut-être le courage de se retrouver physiquement.

    Laurence Fontaine Kerbellec notre Auteur, en fillette émerveillée, nous entraîne dans un beau voyage celui des souvenirs de sa famille et bien que le passé se doit de rester en retrait, il l'accompagne et la guide au fil des jours et des années qui passent, il fait que sa vie est belle au présent avec dans le coin de son coeur un tout petit peu de nostalgie d'un ailleurs qu'elle n'aura plus jamais l'occasion de vivre. Tout en restant fidèle aux anciens, elle ne peut s'en éloigner jamais tout à fait.

    L'Histoire débute pendant la guerre d'Espagne ou de la Terre Andalouse ses grands-parents sont expulsés.

     " On leur avait proposé de la terre en Algérie, alors ils y sont allés... "

    Ils trouvent en Algérie, le havre de paix et la terre promise rêvés... et à Oran les quatre murs où la famille va pouvoir prendre racine. Pleins de reconnaissance pour leurs hôtes, armés de beaucoup de courage car il en faut énormément aux imigrés pour s'intégrer parfaitement, ils feront de cette terre aride une terre belle et productive. Ces gens-là vivront et prospéreront en préservant leurs valeurs et leur propre culture tout en cotoyant et respectant les coutumes de leurs hôtes, ainsi la vie difficile certes par manque de moyens ira... en paix et cette paix trouvée vaut bien tous les sacrifices et toutes les richesses du monde.

    Cette paix, cette fraternité normale pour tous, sera un jour gâchée. Adieu l'Algérie, adieu les frères de là-bas, adieu les amis, adieu cette terre tant aimée.

     En descendante respectueuse elle nous raconte avec beaucoup de détails et d'amour, d'admiration aussi la vie de chaque jour et le parcours des femmes de sa vie, celui de sa Mémé, de sa Maman Jo et les siens bien sûr.

    Laurence Fontaine Kerbellec nous entraîne dans des petits bouts de vie colorés et joyeux, gourmands, amusants et tendres, des souvenirs d'enfance de l'une puis de l'autre et la réalité de son récit nous émeut infiniment, nous retrouvons nos propres souvenirs comme celui (entre autres bien entendu) du cliquetis du bracelet "le fameux semainier" qui orne toujours de nos jours les poignés de toutes les jeunes-filles et les femmes du sud.

    Jo est là omniprésente, elle raconte Mémé sa maman, elle transmet ... et l'auteur s'empare et l'auteur s'imprègne et l'auteur témoigne.

     Les mots sont ceux d'une enfant émerveillée, par un paysage magnifié sans doute par le bonheur dont on lui a parlé, la mémoire est transmise là au fil des pages, émerveillée aussi par sa Mémé et sa Maman aimantes. C'est une belle biographie qui sent délicieusement bon l'Espagne , l'Algérie et ses ruelles blanches éclaboussées de soleil, ses linges pendus aux fenêtres, ces persiennes toujours clauses,
    ses quartiers animés de rires et de discours sans fin et ce sable roux et bouillant quoique gardant toujours à l'esprit les jupons froufroutants prêts à s'envoler dans un flamenco endiablé au son des castagnettes alors que voltigent les soies dorées et brodées de mille coloris fastueux ou les caftans bigarés qui se balancent en déhanchés époustouflants. Ce sont des mains qui se frôlent, des mains de henné décorées mêlées aux brunes veloutées.

    Mémé est une grand-mère merveilleuse, on le sent à la lecture de petits bonheurs quotidiens, on l'aime c'est une évidence, une couturière hors pair et l'on se rue à table pour dévorer avec goûter les plats qu'elle a conconctés avec tendresse et passion !
    Ces gens-là vivront et prospèreront en préservant leurs valeurs et leur propre culture mais également en cotoyant et respectant les coutumes de leurs hôtes ainsi, la vie difficile certes par un manque de moyens ira... en paix et cette paix trouvée vaut bien tous les sacrifices et toutes les richesses du monde.

    "tout repas était occasion de partager, l'hospitalité comptait beaucoup, inviter les amis, se retrouver sur le patio, se réunir en terrasse et sentir les  effluves des fleurs, lauriers roses ou jasmins, ou des épices, cumin ou cannelle.. " page 35

    "maman me parle de scènes burlesques : des algériennes, amies de mémé, venaient prendre le café l'après-midi, elles se mettaient à danser, virevoltaient sur elles-mêmes et soulevaient leurs robes pour entamer quelques pas de danse... c'étaient de purs moments de gaieté, de fous rires partagés, elles s'amusaient tout simplement !" page 40

    Après la guerre d'Espagne... la guerre d'Algérie et la débacle... quel bouleversement ! déporter des générations dans un ailleurs inconnu. Quel fiasco !! Quelles vies gâchées pour des décisions historiquement contreversées, si les Algériens en sont satisfaits et heureux aujourd'hui c'est au moins un point positif à ce désastre humain de l'époque.

    "  l'Algérie a été une colonie française, où des français ont travaillé durement pour mettre en valeur et rendre productive cette terre caillouteuse qu'on leur avait proposée. Ils n'ont pas compris
    qu'on leur reprenne une terre qu'ils avaient fertilisée, qu'ils avaient tant aimée " Page 77

    Cette paix cette fraternité, normales pour tous, seront bafouées.

    Laurence Fontaine Kerbellec expose parfaitement dans son ouvrage la situation terrible de l'époque et la grande souffrance de tant de gens, mais ce que j'ai beaucoup aimé et qui m'a fait versé quelques larmes ce sont les petits riens de bonheur, les petites choses ordinaires de la vie qui nous la rendaient douce et plaisante.

    " Les pieds noirs n'ont plus d'autres choix que de rentrer en masse " Page 74

    Le départ pour la France s'est passé, Adieu donc l'Algérie.

    Quant à l'arrivée en France : " Il a fallu s'adapter, s'assumer en tant que français d'algérie, lutter pour vivre au froid, le pied noir est un français même si cela a déplu à certains. La communauté pied noir était soudée et cela a permis une certaine entraide. Oublier le soleil permanent faire face à l'accueil, pas toujours chaleureux de certains métropolitains, les pieds noirs se sont sentis une fois de plus abandonnés. Ce drame n'est toujours pas effacé de nos mémoires. PParce qu'il y a eu trop de choses cachées ou de non-dits, cette guerre reste complexe et prête encore à polémiques. Les accords d'Evian définissaient aussi une politique de coopération entre l'Algérie devenue indépendante et la france. Seule la coopération culturelle et technique put être mise en place " Page 83

    Je pense à Laurence fidèle à ses origines, je pense à Jo pour qui je ressens beaucoup de tendresse et à Zhora dont j'aime la fidélité, l'amitié profonde ignore les frontières, efface les distances, Jo retrouvera un jour Zhora, ailleurs...
    Il y a de ces fidélités dans l'amitié n'a aucunement besoin de preuve physique, elle est évidente, naturelle et éternelle.

    Il faut aller confiants en l'avenir mais ne jamais occulter le passé car il est le ciment de notre existence.

     " On ne nous enlèvera pas le droit de se souvenir... de regretter... ou d'accepter... on gardera l'amour du soleil bienfaisant, des saveurs et des senteurs du pays " Page 89

    " L'amour d'une famille, le centre autour duquel tout gravite et tout brille. "
    Citation de Victor Hugo. Les chants du crépuscule, A mademoiselle Louise B. - 1834.

    Ah, juste un mot encore j'ai apprécié toutes les citations de Guy de Maupassant.

    Laurence, j'ai lu votre ouvrage avec beaucoup d'émotions. Je vous embrasse ainsi que votre Maman et Zhora qui pourrait bien représenter une colombe, celle de la paix entre les deux peuples.Un trait de khôl au bord des yeux

     J'ai fait le choix d'une mélodie destinée à une Maman "omi thoma omi"

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    Un trait de khôl au bord des yeux

    Tempête

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