•  Le hammam est une pure merveille et je conseille à tous d'essayer au moins une fois dans sa vie. Pour moi, ça n'est pas simple car je suis obligée d'ôter mes lunettes... mais sinon quel bien-être. Remis à jour cette année 2024

    Le hammam

    La musique m'a été soufflée par "Le palais des gifs"

    Le Hammam,

    Lors d'un lointain séjour là-bas sous le soleil
    à parcourir ses terres les yeux pleins de merveilles
    des pensées vous reviennent et elles ne sont pas tristes.
    Lorsque dans un hammam vous entrez en touriste,

    là où les femmes sont reines loin du regard des hommes
    vous muez en petite Shéhérazade en somme.
    Une moiteur brûlante présageant d'un malaise
    vous fait d'abord l'effet d'une douche écossaise.

    Dénudée comme un ver et quelque peu gênée
    vos vêtements à terre et le cheveu lâché,
    la honte vous submerge, on vous fixe à outrance,
     vous optez pour laisser vos lunettes en souffrance.

    Dans une ambiance trouble, inattendue, bluffante..
    où grouillent à vos côtés des ombres turbulentes
    qui jubilent et piaffent d'étonnements aigus
    vous voilà prise au piège en pays inconnu.

    Ressentez-vous l'effet de ce décor ouaté ?
    Au fond d'un long couloir de douches équipées
    vous allez droit devant où un trait de lumière
    pénètre du plafond percé de meurtrière.

    Cessez-là de rêver aux aurores boréales
    mais appréciez plutôt la chaleur Orientale
    qui ramollit le corps sur les pierres à ventre
    allongez-vous, frottez, rapprochez vous du centre.

    Quand l'eau sale filoche le long de la gouttière
    et que vous vous sentez l'âme aventurière
    vous êtes ceinturée par les grosses mains de fer
    d'une Doudou pulpeuse qu'à rien d'une chimère

    massant en profondeur le derme coloré
    par des fleurs de henné qui vous mettent en beauté.
    Briquée comme un sou neuf, l'esprit à la dérive
    vous êtes au nirvana très à l'aise, passive.

    Dans un épais brouillard où sont éteints vos phares,
    prenez garde en marchant à faire le grand écart,
    les sols sont luisants d'huile brune de rassoul
    qui vous ferait voler à en perdre la boule.

    Comme une petite fille à qui l'on donne un bain,
    vous voici purifiée après de doux shampoings,
    la peau fumant encore, sortie de ces buées
    noyée puis engloutie sous des jets d'eau glacée 

    les senteurs vous transportent en virées capiteuses.
    Couchée sur une natte, la pause est délicieuse.
    Les effluences d'ambre safrané sont étranges,
    elles vous font rêver de mystères étranges.

    Le folklore est sauvé, le bien-être total.
    De chandelles d'orient en bombance florale
    votre thé à la menthe de paix va vous combler
    quant aux pâtisseries, elles vont vous régaler.

    Mais à l'heure du départ, votre béatitude
    vous a fait oublier toutes vos habitudes
    quand l'étrange rendez-vous se termine ainsi
    à chercher vos lunettes pour trouver la sortie.

    Catherine Pallois - Tous droits réservés.
     

    Le hammam

     Salina de Laurent Gaudé

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