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Virée de chiffons
Ces quelques vieux vers me ramènent à Rouen chez Tati tissus il y a un siècle au moins ! .. l'air de rien, j'ai adoré !
Virée de chiffons,
Près du port de Cherbourg par un très mauvais temps
propulsée par un grand vent arrière des plus violents
je m'engouffre à l'abri d'une échoppe au hasard
où des nanas fébriles s'entassent et font rempart.
Hardie je joue du coude pour atteindre la barre,
en plongeant dans la foule je crains le traquenard,
des tissus à bâbord qui s'échouent à tribord
en bavant sur le pont où je perds le nord !
L'approche est délicate, tanguer sans dessaler...
éviter la vendeuse plutôt déboussolée,
puis larguer les amarres pour atteindre le large
en restant cramponnée très fort au bastingage.
Lorsqu'une mer forte argentée et brillante
m'incite à redresser une gite inquiétante,
Je mets vite le cap sur de lourds ottomans
et tente une embardée vers de beaux satins blancs,
je prévois une escale dans les soieries persanes
qui rappellent l'éclat des grandes courtisanes.
Droit devant je filoche vers les cotons perlés,
les tentures précieuses et les galons brodés.
Je file tout en brassant la coiffure affolée
où la cohue m'entraîne forçant à avancer.
Une onde d'organdi indienne je suppose
me fait virer de bord, je vois la vie en rose..
Lorsqu'un marin perdu au milieu des sirènes
m'écrabouille les pieds sans que nul n'intervienne
je cède à la tempête me jetant à l'assaut
de toiles bon marché, j'ai la quille en lambeaux.
Mayday, Mayday, Mayday je ne veux pas mourir,
c'est la tête hors de l'eau que je veux ressortir.
En atteignant la proue à deux pas du salut
j'échoue sur le comptoir complètement perdue
pour une descente à quai devant le tiroir-caisse
où là on me déleste du prix de quelques pièces,
mais quel soulagement, enfin, enfin la terre !
je viens de jeter l'ancre mais j'ai le mal de mer !
Catherine Pallois Tous Droits Réservés
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Commentaires
Coucou
Alors là !!!!! J'adoooooooooooooorrrrrrrrrrrrrreeeeeeeeeeeeee moi qui n'aime pas faire les magasins je me suis régalée à te lire
bon samedi
bisous
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Coucou Catherine...Je suis complétement fan de ce moment d'écriture..
J'avais l'impression d'y être et surtout d'étouffer dans ces beaux étalages.
J'ai connu ce style de boutique avec un monde fou...j'étouffe encore...MDR...
C'est fabuleux de te lire,je le vis comme du déjà vu ..Merci ma gentille Amie
de nous faire sortir de chez nous,pour braver le monde et sans masque en plus.
J'ai la sensation de sentir à nouveau l'odeur de ces chiffons et ça j'adore vraiment.
Ton écriture est magique ...Merci de tout coeur...
J'espère que tu vas au mieux,ici gris de gris,j'attends les beaux jours ou son
contraire un brin de neige.Nous sommes encore en hiver;comme je sors peu
c'est bien long,mais c'est ainsi..Je pense bien à Toi et te souhaite du meilleur à venir.
Peut-être nous retrouverons nous un jour au milieu des chiffons a tirer chacune de son côté
le même morceau...en tous cas ce serait drôle...
Bon mois de Février à Toi,douce semaine et gros bisous Catherine.Au plaisir de te lire
encore...c'est passionnant.Merci***
Maïté, un grand merci pour ton message que qui me fait bien rire, heureusement qu'il nous reste la joie de vivre et l'humour. Allons-nous revivre normalement enfin ? je nous le souhaite à tous. Bon mois de février à toi aussi ma chère Maï.. sais-tu que déjà les jonquilles chez moi sortent de terre ? incroyable ! je veux encore me vieillir pour admirer le printemps. Je t'embrasse avec toute mon affection.